Saturday 6 April 2024

Le projet de loi 56 : une honte nationale.

Le problème au Québec n'est pas vraiment l'égalité entre les hommes et les femmes. Le vrai problème, c'est la classe politique québécoise. Au Québec, le pouvoir collectif des femmes politiques est ignoré. Il n'y a pas de caucus des femmes qui dépasse les caucus des partis. Une erreur monumentale de la part des femmes qui siègent à l'Assemblée nationale. 

Il semble que les politiciens de la ville de Québec restent farouchement opposés au concept d'égalité juridique entre les sexes dans le Code civil, en particulier dans le chapitre du Code de la famille. Il est intéressant de noter que toutes les autres juridictions d'Amérique du Nord ont substantiellement réglé ces questions dans les années 1980. Quel embarras pour le Québec et ses citoyens. 

Une fois de plus, le problème se situe entre les oreilles des politiciens : quelle équipe hétéroclite. Chiropraticiens, optométristes, ambulanciers, et j'en passe. Au Québec, contrairement à d'autres juridictions, il y a eu une éternité de débats avant que la province ne reflète la réalité des 20ᵉ et 21ᵉ siècles. 

Pour en revenir au projet de loi 56, une telle mentalité d'exclusion des conjoints de fait est non seulement embarrassante pour la société québécoise, mais aussi fondamentalement discriminatoire. De plus, les femmes qui n'ont pas d'enfants et celles qui vivent dans des familles reconstituées n'ont aucun droit supplémentaire... Quelle situation juridique ridicule et insensée. 

Il ne faut pas avoir la capacité intellectuelle d'un membre de MENSA pour comprendre le résultat de ces exceptions : une perte de droits pour les femmes, qui n'étaient au départ que conditionnels et arbitraires. Il n'est pas déraisonnable de conclure que lorsqu'il y a des problèmes dans un couple, le plus souvent, le conjoint masculin est susceptible de passer à autre chose, c'est-à-dire de "changer" de conjoint. 

Cette réalité politique inquiétante au Québec ne reflète pas la réalité sur le terrain. Un sondage réalisé par l'INRS et l'Université de Sherbrooke démontre que soixante-douze pour cent des Québécois sont en faveur de l'égalité juridique entre les conjoints mariés et les conjoints de fait. Soixante-seize pour cent des conjoints non mariés sont également de cet avis. Chez les femmes, le chiffre est de soixante-quinze pour cent, contre soixante-huit pour cent chez les hommes. Bref, la société québécoise est déjà politiquement au rendez-vous. Politiciens à Québec, NON. 

Devant la lâcheté de la décision de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Lola, il devient impératif de changer nos politiciens à Québec. Sans une réforme majeure de ceux qui siègent à l'Assemblée nationale, Québec demeurera une représentation des droits parentaux mixtes. 

À vous, les électeurs !

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