Saturday 9 March 2024

Les troupes de l'OTAN en Ukraine : Poutine est perdant dans les deux cas.

Poutine est furieux à l'idée de voir des troupes de l'OTAN en Ukraine. Il a menacé de recourir à des représailles nucléaires si cela se produisait. Il n'est pas déraisonnable de penser que ce genre de discussions, d'abord par Macron et maintenant par Sikorski, probablement avec l'approbation tacite de Tusk, change la donne et vise à empêcher la Russie d'envahir et d'occuper l'Ukraine à long terme. Poutine a assurément dépassé le stade de la folie furieuse. 

Bien sûr, il s'agit d'un jeu dangereux de surenchère : si nous n'avons rien appris d'autre de la désastreuse guerre du Viêt Nam, c'est que les conseillers militaires sont le premier pas vers un véritable engagement militaire en première ligne. Personne ne le sait mieux que Poutine. 

L'OTAN est donc à la fois intelligente et risquée. Nous jouons un jeu à grands enjeux pour toutes les billes, avec le continent européen comme prix ultime. Quel type de conseillers Bruxelles a-t-elle l'intention d'envoyer à un moment encore indéterminé du conflit russo-ukrainien ? 

Jouons le jeu : on pourrait se contenter d'envoyer des conseillers militaires qui resteraient en grande partie à Khiv et conseilleraient Zelenskyy sur les armes et les tactiques. Vous savez, des types blancs comme la vanille. Ou vous pourriez aller dans l'autre sens et envoyer de petits contingents de troupes terrestres en tant que geste symbolique concernant l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Des forces noires limitées. 

Quoi qu'il en soit, le problème de Poutine résulterait de toute perte de l'OTAN sur le sol ukrainien. Les forces terrestres de l'OTAN passeraient alors inévitablement en mode escalade, ce qui ne servirait pas les intérêts du Kremlin et n'exclurait pas une extension de la guerre dans laquelle l'OTAN serait directement impliquée. En résumé, aucun de ces scénarios n'est favorable à la Russie ou à ses projets sur le théâtre des opérations. Poutine sait qu'il ne peut pas battre l'Ukraine avec la participation de l'OTAN. C'est un fait indéniable. 

Il est donc délicieusement ironique que le blocage du financement de l'Ukraine par Washington augmente considérablement les chances d'une participation de l'OTAN, dans une certaine mesure, sur le terrain en Ukraine. Pour Poutine, il s'agirait d'un scénario sans issue. L'escalade tranquille et délibérée est ce que Poutine craint le plus. Et il ne fait aucun doute que Poutine a mis le doigt dans l'engrenage.

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