Selon les partisans de la candidature de Rodriguez, il serait le prochain Lesage, Bouchard ou Charest ! C'est loin d'être le cas. Quelle farce monumentale ! La seule chose que Pablo a en commun avec ces grands hommes, c'est qu'il a travaillé pour le gouvernement fédéral pour gagner sa vie. Rien de plus. Ils avaient une vision claire pour le Québec. Rodriguez, pas tellement, ou pire, pas encore.
Enfant de l'Argentine pendant la persécution de l'extrême droite, Rodriguez a trouvé refuge au Canada avec sa famille. Cette ouverture d'esprit lui a sûrement sauvé la vie et celle de ses proches. Mais aujourd'hui encore, Rodriguez fait preuve d'un grave manque de jugement et de compassion à l'égard de ceux qui, comme lui, veulent commencer une nouvelle vie au Québec.
Pablo nous dit : Je ne renie pas mon passé. On ne peut pas construire l'avenir en niant son passé, mais je suis une personne à part entière. Dans ce contexte, il parle de sa carrière à Ottawa, mais il ne chante pas la même chanson à propos des immigrants qui veulent venir au Canada pour une vie meilleure : « Si vous abaissez [au Québec] les seuils à 50 000, mais que vous faites venir dix fois plus de travailleurs temporaires, vous ne pourrez pas résoudre le problème et vous aurez, comme c'est le cas aujourd'hui, des défis pour la société ».
Rodriguez ignore que le seul réservoir du PLQ est celui des immigrants et des anglophones. Il s'agit des restes du soutien que le parti avait autrefois de la communauté francophone. Malgré cela, plusieurs anciens ministres des cabinets Bourassa et Couillard ont appuyé la candidature de Pablo. Il s'agit notamment de Fortin, Coiteux, Poëti, Elkas et Khelfa.
C'est un gain politique par rapport au niveau d'appui aux autres candidats, mais c'est loin d'être une avalanche. Où sont les ministres de Charest ? Loin d'être convaincus que Pablo est l'homme de la situation, comme le prétendent certains de ses partisans. Quarante signatures et quatre-vingts en solidarité ne font pas quatre cents.
Il est clair que la grande majorité des députés et des membres attendent toujours. Il y a une certaine soif d'autres candidats. Rodriguez devra y faire face dans les semaines et les mois à venir. Il y a encore beaucoup, beaucoup de travail à faire.
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